INFO SANTÉ MARS 2024

L’équipe FO toujours soucieux de vous et de votre santé au travail, vous propose ce mois-ci notre thème santé ” LE SENTIMENT D’INJUSTICE AU TRAVAIL”

Dans son acception large, au delà du légal, le sentiment d’injustice relève d’un schéma émotionnel, reflet d’une profonde blessure morale.

Concrètement, l’injustice bouleverse la vision et crée un sentiment d’effondrement psychologique:

👉 Perte de confiance en soi.
👉 Perturbation de la vie personnelle.
👉 Malaise et confusion intimes.

De même que ce sentiment d’iniquité est vécu comme une agression portée à la dignité:

La dignité de la personne humaine n’est pas seulement un droit fondamental en soi, mais constitue la base même des droits fondamentaux.

En cela, au travail, l’ingratitude professionnelle caractéristique de la déloyauté et du management peu altruiste, tend à être:

👉 Acte souvent délibéré.
👉 Signe de traitement inégalitaire, intolérant.

Concrètement, l’ingratitude peut se manifester de différentes manières :

• Par un manque de reconnaissance.
• Par une simple absence de feedback.
• Par une critique injustifiée.
• Par une inégalité salariale, discrimination.
• Par un management toxique.

Le sentiment d’injustice est une des premières causes de stress, de frustration et de désengagement des collaboratrices et collaborateurs.

Le sentiment d’injustice se trouve déjà au cœur du débat social.

En effet, dans la société actuelle, le capital social est en baisse et les populations réagissent fortement aux injustices.

Polarisation croissante, cynisme en hausse, diminution de la confiance envers les institutions : aussi bien dire que tous les ingrédients sont présents pour générer cette fameuse démission silencieuse dont il est tant question.

En termes de souffrances et de risques psychosociaux, l’ignorance de l’autre est la cause de:

=> Stress; anxiété
=> Absentéisme
=> Risques professionnels graves: burnout etc…

Et si le rôle du leader n’était pas tant de stimuler ses troupes que d’assurer un environnement de travail juste, dans lequel les employés se motiveront par eux-mêmes ? Néanmoins, dès qu’il est question de motivation au travail, l’idée du sentiment d’injustice en entreprise est quasiment absente des conversations.

Peut-être est-ce parce que le terme de «justice» est à ce point associé à l’univers judiciaire que nous avons fini par en perdre la trace dans le monde du management… Il est grand temps de le ramener au centre de nos préoccupations et d’explorer de nouvelles pistes de solution.

Motiver les comportements discrétionnaires

Le monde du travail actuel nécessite une performance discrétionnaire, c’est-à-dire d’aller au-delà des tâches attendues et prescrites pour faire de «petites choses» qui comptent réellement.

Dans une économie du savoir, il ne s’agit pas seulement de travailler intensivement, il faut aussi soutenir les autres; aider un nouveau collègue; communiquer une information au gestionnaire d’un autre service.

Plusieurs études viennent confirmer que lorsque les employés éprouvent un sentiment de justice au sein de leur organisation, ils sont motivés à poser ces fameux petits gestes, lesquels représentent l’huile dans la machine qui fait fonctionner l’organisation.

En la matière, le médiateur, au travers les outils relationnels, en amont ou dans le cadre de la résolution du conflit:

✅ Identifie les causes et ressorts de la maltraitance.
✅ Confronte les médiés aux expériences vécues et ressentis éprouvés.
✅ Les accompagne à bâtir des issues concertées.

En somme, c’est par l’humilité et l’humanité que la reconnaissance retrouve sa place dans le giron du groupe:

✅ Formation aux discriminations, harcèlement et à l’intelligence relationnelle.
✅ Culture d’entreprise éthique portée par une QVCT et RSE effectives.

Nul besoin d’être parfait, être juste, c’est bien, mais cela semble difficile.

De plus, comme l’exprime le concept du fair enough dans la langue de Shakespeare, nous ne sommes jamais perçus comme justes par tout le monde et en tout temps. Fort heureusement, l’être humain sait faire la part des choses.

 Lorsque la motivation vacille au sein d’une équipe, nous devons prendre un temps d’arrêt et nous interroger sur les éléments qui composent notre culture organisationnelle.

La justice en fait elle partie ? Poser cette question, c’est ouvrir la porte à des changements structurants qui favoriseront le bien-être de tout salarié.

Pour rappel il incombe à l’employeur une obligation légale de sécurité dans l’exécution de bonne foi du contrat du travail (art. L4121-1 C. Travail)